Die-In infanticides

Mercredi 25 octobre, Paris et Marseille, les activistes du Collectif Enfantiste ont réalisé des Die-in en hommage aux enfants tués et pour dénoncer les dysfonctionnements dans le système de protection. Jamais auparavant, des actions de Die-In n’avaient été organisées pour lutter contre les violences faites aux enfants et aux adolescents.

Suite au terrible meurtre de Loana, 10 ans, et à la tentative d’infanticide de Noah, un bébé retrouvé dans une poubelle, les activistes du Collectif Enfantiste ont souhaité dénoncer la situation dramatique des bébés, des enfants et des adolescents tués en France.

Il est 18 heures, place de l’Hôtel de Ville de Paris ce mercredi 25 octobre. La nuit tombe et 44 draps blancs recouvrent des corps. À l’appel des prénoms d’enfants, souvent anonymes, les activistes enfantistes tombent au sol. Elles sont alors recouvertes d’un drap, tout comme les poupées représentant les bébés. Au sol, 44 pancartes expliquent comment tous ces enfants ont été tués.

En France, les enfants meurent les uns après les autres. Dans la grande majorité des affaires, ce sont leurs parents qui leur ôtent la vie. Depuis le 1er janvier 2023, ce sont 44 enfants qui ont été tués par infanticide, soit environ 1 enfant tué tous les 5 jours. Sur les 44 infanticides, 37 auteurs sont un membre de la famille, en grande partie, un parent. Les infanticides n’ont pas tous la même explication, mais ils ont pratiquement tous un point commun : la violence intra-familiale.

Amine avait 3 ans. Un juge a ordonné son placement 2 jours avant son décès, mais dans l’attente d’une place à l’Aide Sociale à l’Enfance, il se serait défenestré.

Lisa avait 3 ans elle aussi, elle a été battue à mort par sa mère et son beau-père. Une amie du couple avait appelé le 119 quelques jours auparavant sans succès. De nombreux témoignages font état d’un 119 débordé et dans l’incapacité de prendre en charge tous les appels.

Chloé avait 5 ans. Elle a été tuée par son père alors que sa mère tentait de les protéger toutes les deux des violences conjugales. En 2022, ce sont 12 enfants qui ont été tués dans un contexte de violences conjugales et de féminicides.

La plupart de ces infanticides auraient pu être évités. Nos institutions sont, la plupart du temps, déjà informées des maltraitances ou des violences conjugales exercées dans le foyer de l’enfant.

Les activistes réclament le recrutement de personnels pour supporter l’augmentation des appels au 119, la formation des professionnels de l’enfance au repérage et la recentralisation de l’Aide Sociale à l’Enfance afin qu’aucun enfant ne meure d’être né dans le mauvais département. Ils demandent aussi la création de services de santé de proximité pour les quartiers les plus précaires et les plus isolés.

crédits photos : @RomaneQuillet

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