Ce samedi 24 mai, à l’arrivée de la marche pour l’enfance et la jeunesse, un moment fort et bouleversant a eu lieu sur le parvis de la Gare du Nord : des survivant·es de violences pédocriminelles ont pris la parole, debout au cœur de l’espace public, pour dire l’indicible et exiger la protection des enfants et l’écoute des victimes.
Face à une société qui détourne le regard, face à des institutions qui protègent les agresseurs et bâillonnent les victimes, nous avons crié ensemble : PLUS JAMAIS ÇA.
Cette action s’inscrit dans le sillage du procès historique de Joël Le Scouarnec, poursuivi pour des violences sexuelles sur près de 300 enfants sur plusieurs décennies. Ce procès met en lumière, une fois de plus, les failles systémiques de la justice, du système de santé et de la protection de l’enfance. Des failles où s’engouffrent les violences, l’impunité, et l’oubli.
Sur le parvis, tout le monde est assis, pancartes levées, dans un silence tendu. Les voix des survivant·es s’élèvent, puissantes et dignes. Pendant trente minutes, elles racontent, dénoncent, exigent. Derrière elles, des activistes tiennent le décompte des victimes de Le Scouarnec, rappelant l’ampleur vertigineuse de l’affaire.
Puis viennent les applaudissements, les slogans, les chants. Et enfin, la colère : des fumigènes, des cris, de la mémoire, de l’espoir. Trop de silences. Trop de complicités. Trop d’enfants brisés. Le temps de l’impunité est révolu.
Nous, survivant·es, allié·es, activistes enfantistes, réclamons :
- L’imprescriptibilité des crimes pédocriminels
- La mise en œuvre immédiate des 82 préconisations de la Ciivise
- Le signalement obligatoire par les médecins de toute suspicion de violences sexuelles sur mineur·e
- La prévention durable des violences sexuelles dans les institutions
- L’interdiction d’exercer toute profession de santé pour les personnes condamnées pour des violences sexistes ou sexuelles
- Un accès encadré au casier judiciaire des soignant·es par les établissements de santé
- La protection réelle des lanceur·ses d’alerte
- Une réponse judiciaire repensée : reconnaissance de la sérialité comme circonstance aggravante, enquêtes adaptées, et accompagnement renforcé pour les victimes
Parce que chaque enfant a le droit de grandir en sécurité. Parce que la honte doit changer de camp. Parce que nous n’oublierons pas.
PLUS JAMAIS ÇA.
Photos noir et blanc de Ninon Boissaye et couleurs de Lucas Moreau _ copyright @lucasmo_ & @ninonboissaye_
Contact presse : collectifenfantiste.presse@gmail.com











