Happening pour la protection des enfants de Sophie

Suite à la détention provisoire de Sophie et au transfert de garde de ses 4 enfants chez leur agresseur présumé,
leur père, le collectif a réalisé une action le samedi 8 avril, 14h, PARIS place St Michel, pour réclamer la
protection des enfants victimes de violences intra-familiales et dénoncer des institutions défaillantes.

L’affaire des enfants de Sophie
Sophie est une maman de quatres enfants qui dénoncent des violences physiques et sexuelles de la part de
leur père. Le père reconnaît être violent avec ses enfants, il aura d’ailleurs un rappel à la loi.
Sophie saisit le juge aux affaires familiales et le juge des enfants afin de protéger ses enfants et de faire
entendre leurs paroles. Elle possède des preuves audiovisuels et les enfants ont pu se confier aux gendarmes
ainsi qu’aux professionnels de santé. Un médecin constatera chez la petite fille une vulvite.
La partie adverse accuse Sophie de manipuler les enfants. Une experte est alors mandatée par le juge. Sophie
ne verra jamais l’experte mais l’expertise psychologique sera à charge contre elle, l’accusant d’être «d’un niveau
de dangerosité élevé», expertise qui écrasera toutes les preuves et la parole des enfants. Le juge aux affaires
familiales décide de transférer la garde des enfants chez leur agresseur présumé. Sophie arrivera à protéger
son petit dernier de 2 ans jusqu’à son arrestation. Sophie est actuellement en détention provisoire pour non
représentation d’enfant.


Que passe t-il dans nos institutions ?
Chaque année, ce sont 160 000 enfants victimes de violences sexuelles pour moins de 1000 condamnations.
Selon les conclusions intermédiaires de la ciivise rendu en mars 2022, pour près d’une victime sur 3, l’agresseur
est le père. 70% des plaintes pour violences sexuelles sur mineurs sont classées sans suite.
Les affaires comme Sophie et ses enfants se multiplient. Le collectif enfantiste reçoit de nombreux témoignages
et les associations telles que protéger l’enfant ou l’institut womensafe&children sont surchargées. Les parents
protecteurs appellent à l’aide, le plus souvent des mères, face à l’inceste ou des violences physiques sur leurs
enfants.


Nos institutions se retrouvent en souffrance face à des affaires qu’ils ne comprennent pas. En effet, peu de
professionnels sont formés en matière de violences sexuelles faites aux enfants alors que ces violences
demandent une connaissance et une prise charge spécifique. De plus, de nombreuses inégalités persistent par
la politique menée pour l’aide sociale à l’enfance et la justice selon les départements auquels ils appartiennent.
Notons que les experts en charge des expertises psychologiques des enfants et des parents ne sont pas dans
l’obligation d’être formé et que la pénurie de pédopsychiatre en France ne permet pas d’apporter aux juges
des experts adaptés à la situation. Ainsi et comme la loi le stipule, les besoins fondamentaux de l’enfant ne
sont pas analysés et les violences qu’ils dénoncent sont reportés sur un faux conflit parental accusant la mère
d’être manipulatrice.


Dans le pire des cas et malgré toutes les preuves apportées, la justice transfert la garde des enfants chez le
parent agresseur. Parfois elle effectue un placement par l’aide sociale à l’enfance. Dans les deux cas, le parent
protecteur, figure d’attachement pour l’enfant, est éloigné et la rupture du lien effective. Dans l’affaire d’Hanna
Dam-Stocklom, la justice était passée à côté de 22 signalements de professionnels.

crédits photos : @RomaneQuillet

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